Pédagogie de formation

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Contenus et aspects pédagogiques

Potentiel de contenus pour des formations de 4 à 7 jours

Méthodes de formation

Principales activités éducatives et principales pédagogies encouragées

Niveau de complexité de mise en oeuvre des activités éducatives suggérées

Conseils pour des formations complémentaires

 

 

 

 

Contenus et aspects pédagogiques

 

 

> Nos contenus de formation ont été définis pour coller au plus près de nos objectifs de formation.

> A l'exception de quelques aspects de nos initiations au montage, il s'agit de contenus que nous avons l'habitude d'animer auprès des jeunes publics et dont nous maîtrisons les aspects techniques et pédagogiques.

> La durée trop courte des formations nous contraignent à effectuer des choix. Certains contenus sont ainsi plus exceptionnels :

  • mise en situation des stagiaires auprès d'un groupe d'ados (atelier d'initiation à la prise de vues au sein du SMJ Blois 2017) ;
  • technique d’analyse d’un reportage de JT (BPJEPS Respire 2019) :
  • initiation à l'interview ;
  • techniques de réalisation de reportages.

 

 

Potentiel de contenus pour des formations de 4 à 7 jours

 

> Depuis 2010, nous sommes en mesure objectivement de proposer pour une même formation jusqu'à 7 journées de travail maximum (journées consécutives ou espacées).

En plus de nos contenus habituels, une formation de 4 à 7 jours permettrait principalement :

  • des contenus plus exceptionnels (mise en situation avec des enfants ou des jeunes, initiation au reportage et à l'interview, analyse de reportages de JT) ;
  • la multiplication des activités de réalisation (en tourné-monté ou vidéo avec montage, sur scénario imposé, sur storyboard imposé, sur scénario au choix, etc.) ;
  • plusieurs temps d'échanges sur les médias (réflexions collectives) ;
  • une initiation plus approfondie à un logiciel de montage précis.

 

 

Méthodes de formation

 

> Comme nos activités éducatives, nos formations reposent sur des méthodes actives, diversifiées et pour certaines ludiques. Aucun de leurs contenus ne s'apparente à un cours et les aspects théoriques sont abordés de façon assez courte autour d'activités pratiques.

> Nous tentons de trouver un équilibre en alternant 5 principaux types d'activités :

  • initiations techniques et conseils pédagogiques
  • analyses
  • réalisations / prises de vues
  • montages
  • échanges / réflexions collectives

>  Les différents contenus sont plus ou moins travaillés selon la durée, le contexte, le public de la formation et les attentes exprimées. Les formations sur deux journées et plus permettent de travailler davantage sur les enjeux éducatifs (réflexions, échanges et apports) et sur des activités d'analyse un peu plus approfondies.

> Contraint à des formations courtes (équivalent de 1 à 3 journées), les différents contenus sont donc  travaillés de façon assez rapide. De ce fait, le rythme de travail est généralement soutenu, mais il satisfait les stagiaires, le plus souvent demandeurs d'une formation active et dynamique. Les échanges entre stagiaires sont appréciés (environnement médiatique, enjeux de l'EMA...) et souvent préférés aux apports théoriques.

> Nous tentons de prendre en compte les expériences, représentations et attentes des participantes et participants.

> Nous débutons nos séances assez rapidement par un exercice de réalisation en tourné-monté pour mettre le groupe en confiance, en démontrant que nous allons faire effectivement de la mise en pratique ludique et motivante.

> Nous tentons d'alterner entre des contenus pratiques (prise en main du matériel, essais, activités créatives) et des activités de réflexion, d'échanges, de jeux en vidéoprojection et d'analyse.

> Nous encourageons de prolonger les apprentissages techniques au delà de la formation (en particulier le montage), de façon autodidacte ou entre collègues.

> Nos principaux outils pédagogiques utilisés en formation :

  • depuis l'application Xmind, construction avec les participant-e-s de cartes heuristiques sur les enjeux éducatifs de l'EMA et sur les activités envisageables dans leur établissement
  • des infographies conçus sur Keynote (par exemple sur les bénéfices de l'EMA)
  • exemples de vidéos réalisées en atelier enfance/jeunesse par notre association
  • nos jeux éducatifs sur Casablanca, IMovie et Final Cut Pro
  • présentation de notre site web et de ses ressources
     

 

 

 

Principales activités éducatives et principales pédagogies encouragées

 

Nos formations suggèrent la mise en œuvre de différentes activités éducatives et l'utilisation de certaines méthodes. Pour la réussite de toutes ces activités encouragées, nous rappelons régulièrement la nécessité de réunir les meilleures conditions : nombre adapté d'encadrants et de participants, durée de l'activité et matériel adapté. 

 

Initiation à l'utilisation d'un caméscope et à la prise de vues

> Cette initiation est très encouragée durant nos formations. Elle peut facilement être animée de façon ludique et amusante. Elle est généralement appréciée des enfants et des jeunes. A notre connaissance, les établissements scolaires et d'accueil éducatif ne la proposent pas assez. Elle ne précède pas suffisamment les activités de réalisation.

> Parfois un peu jugée comme réductrice par certains spécialistes de l'éducation aux médias (l'EMA aurait des enjeux bien plus impératifs que de savoir faire un plan américain !) cette initiation nous semble pourtant toujours souhaitable, les différentes techniques restant en fait assez rarement maitrisées par les jeunes publics. Elle permet d'acquérir un vocabulaire spécifique particulièrement utile pour les activités de réalisation et d'analyse (savoir nommer une technique, communiquer avec un vocabulaire technique commun...).

> Pour des ateliers d'initiation à la prise de vues efficaces et ludiques, nous conseillons de brancher le ou les caméscopes sur un écran (beaucoup de structures possèdent au moins deux écrans, par exemple une TV et un vidéoprojecteur), avec un câble cinch ou HDMI.

 

Nous proposons deux méthodes :

1ère méthode

1 - L'adulte encadrant fait une démonstration de chaque technique en les nommant (caméscope branché sur un écran et sur trépied quand cela est possible) : valeurs de cadre, angles, points de vue, mouvements de caméra. Il apporte des conseils pour bien les réaliser, par exemple, ne pas laisser trop "d'air" entre la personne filmée et le bord cadre supérieur, donner de la fluidité aux mouvements de caméra, etc. Il précise les erreurs d'utilisation du caméscope et du trépied pouvant les endommager.

2 - Reproduction par les jeunes participantes/participants de chaque technique : un jeune se propose pour choisir et annoncer une série de techniques que d'autres devront reproduire, sans nécessairement les enregistrer. Le caméscope est toujours branché sur une TV ou un vidéoprojecteur permettant à tout le groupe de voir les essais et si besoin de les corriger ("Ton travelling et trop instable et la personne filmée sort du champs..."). Pour cette méthode, le caméscope étant relié par câble vidéo à l'écran, des consignes doivent être données pour réaliser les travellings sans incidents.

2ème méthode, pour les établissements disposant de plusieurs caméscopes et/ou smartphones

Les jeunes se répartissent par petits groupes (3 à 5 maxi). Chaque groupe dispose d'une caméra et doit reproduire l'ensemble des techniques de prises de vues présentées préalablement, en les enregistrant. Une fois l'exercice réalisé, chaque groupe présente ses enregistrements et l'ensemble des jeunes sont à inviter à valider et commenter les différentes techniques reproduites.
Cette méthode relevant de la pédagogie active est loin d'être anodine, elle mériterait d'être encore plus encouragée en formation. Elle permet notamment :

  • de vérifier les acquis (il faut connaître les techniques pour pouvoir les demander et les vérifier) ;
  • de vivre des apprentissages motivants et rapides ;
  • d'accélérer l'autonomie technique de chacun ;
  • d'impliquer chacun dans les apprentissages des autres membres du groupe et démontrer le pouvoir et la dynamique d'une coopération, de l'entraide et des échanges de savoirs ;
  • elle fait appel à l'intelligence et aux capacités des jeunes publics et les valorise.

Pour les adultes encadrants, cette méthode les libèrent en partie pour mieux observer les apprentissages en cours, repérer les éventuelles difficultés, les personnalités (observations utiles permettant la constitution d'équipes équilibrées pour les activités créatives), et la dynamique de groupe.

Pour nos formations données depuis 2016, l'initiation à la prise de vues se fait en multicaméra :

  • à l'aide de notre table de mixage vidéo et d'un vidéoprojecteur, permettant ainsi à l'ensemble des participants de visionner simultanément les images de plusieurs caméras (4 maximum) ;
  • tous les participants peuvent ainsi vérifier ensemble les cadrages, angles et mouvements de caméras à reproduire ;
  • c'est un dispositif motivant et très efficace en formation ;
  • rares sont les établissements disposant d'un tel dispositif pour des ateliers éducatifs (le service jeunesse de Blois en possède un).

 

Les activités de montage : initiation technique et jeux éducatifs

Activité centrale et indispensable de l'EMA, nous avons intégré davantage d'activités de montage dans nos formations, depuis 2016, et nous encourageons vivement leur pratique.

pédagogie et enjeux de nos activités de montage : https://www.adeifvideo.fr/drupal-8/node/275

> Les projets de réalisation doivent permettre aux enfants et aux jeunes de participer le plus possible au montage, en réunissant les conditions nécessaires pour les y intéresser : séances courtes, aides techniques, exemples, explications les plus claires possibles, permettre à chacun d'effectuer le plus de choix créatifs...

> Les structures ne disposant habituellement que d'un seul micro-ordinateur, l'initiation doit se faire en vidéoprojection, dans le meilleur des cas, pour permettre son suivi en groupe.

> Le choix d'un logiciel de montage adapté est déterminant pour la réussite des activités d'EMA. Window Movie Maker est donc, par exemple, à éviter. Nos logiciels utilisés en atelier éducatif et en formation :

  • Casablanca avio (station dédiée) : de 1999 à 2009, plus rarement ensuite
  • iMovie et Final Cut Pro (Mac) : depuis 2010, les 2 logiciels que nous avons les plus utilisés  
  • Kdenlive (Linux) : depuis 2017, uniquement pour le dispositif Média J' Space
  • Vegas Movie Studio Premium (PC) : depuis fin 2018, nous l'utilisons uniquement en formation

> Nos jeux éducatifs "le Puzzlerama" (montage) et "le Musicorama" (mixage) peuvent être un moyen motivant pour découvrir et commencer à prendre en main un logiciel de montage. Ces jeux peuvent faire l'occasion d'ateliers plus ou moins encadrés, plus ou moins autonomes, selon les effectifs et le nombre de micro-ordinateurs ou tablettes disponibles. Ils sont faciles à reproduire. Sur demande, nous pouvons donner une copie des vidéos libres de droits que nous utilisons habituellement pour ces deux jeux.

> Les activités proposées en formations sont pratiquement toujours liées à nos propres pratiques éducatives auprès des jeunes publics et dont nous maîtrisons tous les aspects techniques et pédagogiques. Toutefois, pour les activités de montage, deux exceptions assez récentes à ce principe :

  • nous n'utilisons presque jamais Vegas Movie Studio pour nos ateliers éducatifs, mais nous formons à ce logiciel depuis fin 2018 pour les utilisateurs de PC ;
  • nous avons rencontré de nombreux problèmes dans la maîtrise du logiciel libre de montage Kdenlive (surtout pour son manque de stabilité, mais aussi quelques erreurs d'interface et une configuration trop complexe). Pas assez préparée, une tentative de former à Kdenlive en 2018 a été particulièrement difficile et très contre productive pour la valorisation des activités de montage et du logiciel libre, le secteur éducatif ayant besoin de logiciels les plus fiables et simple possibles. C'est promis, nous ferons mieux la prochaine fois !

> Les logiciels libres de montage, notamment les multi plate-formes (Linux, Mac, PC) comme Kdenlive, OpenShot ou Da Vinci représentent des opportunités pour développer la pratique du montage dans un cadre éducatif. Notre dispositif Média J' Space utilise Kdenlive pour nos jeux éducatifs le Puzzlerama et le Musicorama. Il permet également de s'initier au montage. Toutefois, pour les projets de réalisation importants et nécessitant beaucoup de montage, la consigne est d'opter pour un autre logiciel plus performant et plus stable (notamment Vegas Movie Studio sur PC, ou iMovie sur Mac). Pour nos Média J' Space, nous remplacerons très prochainement Kdenlive par un autre logiciel libre de montage mieux adapté.

présentation de notre dispositif Média J' Space : https://www.adeifvideo.fr/drupal-8/node/164

Notre partenariat avec l'association Solix (Sologne Linux de Romorantin) représente une vraie opportunité, assez rare, pour être conseillée et aidée dans la recherche et l'évaluation de logiciels de montage libres de droits. Ce partenariat est l'une des pistes importantes à continuer d'explorer pour le développement de nos activités d'EMA : initiations, jeux éducatifs, activités d'analyse, projets de réalisation. Ici plus d'informations sur les logiciels libres de montage :
https://linuxfr.org/users/funix/journaux/comparatif-des-logiciels-de-mo…

 

Les activités de réalisation

Nos conseils et encouragements donnés en formation et dans le suivi des personnes formées :

> Donner priorité à la qualité des ateliers, aux apprentissages et à une ambiance agréable et motivante pour les jeunes participant-e-s. Toute la difficulté est de permettre des réalisations de qualité, mais jamais au détriment des apprentissages de toutes les participantes et tous les participants et donc des objectifs éducatifs de l'activité.

> Etre particulièrement vigilant sur la nécessité d'adapter les projets de réalisation aux capacités de l'établissement organisateurs, aux compétences des encadrant-e-s, aux capacités des enfants et/ou des jeunes. Nous donnons ce conseil avec insistance.

> Préciser le contexte de réalisation en générique de début ou de fin :

  • préciser qu'il s'agit d'un film réalisé dans un cadre éducatif et initiatique ;
  • préciser les différentes étapes du projet de réalisation et la durée des séances (initiation technique, écriture, tournage, montage, etc.).

> Opter le plus possible pour le format très court, moins de 5 minutes, beaucoup mieux adapté à une réalisation collective dans un cadre éducatif.

> Réaliser des films très découpés (c'est-à-dire avec de nombreux plans) et porter une attention particulière à leurs choix créatifs et techniques, mais aussi au montage. A l'opposé, la réalisation de plans séquences réussis nous semble trop complexe. Elle ne nous semble pas indispensable et doit être plutôt proposée à un public déjà initié. La priorité doit plutôt être donnée aux formes audiovisuelles les plus habituelles, donc les plus construites, les plus artificielles et les plus montées. On pourra évoquer les exploits artistiques et techniques de célèbres plans séquences (par exemple "L'Arche Russe" d'Alexandre Sokourov ou le clip "Regarde comme il fait beau" des Casseurs Flowters), sans pour autant initier à cette technique.

> Expérimenter la réalisation de petites fictions et des clips où la priorité est donnée au découpage technique, à la prise de vues, au montage, mais moins à la mise en scène et à l'interprétation. Ce qui relève des activités théâtrales doit rester très minoritaire dans un atelier d'EMA.

> Expérimenter la réalisation de reportages d'informations locales : présentation et de valorisation de l'établissement organisateur, de son fonctionnement, de ses activités, de ses publics, de l'environnement du quartier et de la commune (aspects culturels, économiques, naturels...).

> Expérimenter une version commentée des réalisations (intégrer en voix off des explications sur la réalisation du film, des anecdotes, des remarques et avis sur le résultat).

> Et surtout, proposer des activités de réalisation en tourné-monté. Expérimentées systématiquement en formation, elles permettent aux participant-e-s de vivre pleinement l'expérience d'une courte réalisation collective. Il leur est alors plus facile de comprendre son déroulement, son aspect ludique, ses difficultés, sa valeur initiatique et éducative, les conditions et moyens nécessaire à sa réussite et l'intérêt que des jeunes publics pourraient y trouver :

  • savoir négocier avec les personnes de son groupe les choix créatifs et techniques de la vidéo
  • trouver une idée de scénario ou un plan de reportage, préciser les intentions recherchées
  • se répartir les tâches, les rôles, les éventuelles interprétations
  • définir un découpage technique : des compositions d'image, des cadrages, des angles, des mouvements de caméra, des points de vue, des éclairages, des effets, des raccords, etc.
  • définir les contenus audios

Nombreux appels à projets, dispositifs (notamment Passeurs d'images) concours et festivals de court-métrages encouragent la réalisation de films très travaillés, ce qui est intéressant. S'y inscrire peut représenter un challenge, un défi motivant, si cela est fait en donnant toujours priorité à la qualité des apprentissages. Les réalisations doivent toujours résulter très essentiellement du travail et des choix créatifs des enfants et/ou des jeunes et non des adultes encadrants ! Nous conseillons d'y participer plutôt avec des équipes dont la majorité des membres sont déjà bien initiés à la réalisation.

 

Les activités d'analyse

Nos activités d'analyse sont généralement assez courtes, de 15 à 30 mn par séquence, et portées très essentiellement sur les aspects suivants :

> la prise de vues
cadrages, compositions du cadre, angles, points de vues, mouvements de caméras, éclairages...

> le découpage technique et le montage
les plans, durée de plan, raccord de plan

> la bande son / le mixage
dialogues, voix off et commentaires, musiques, bruitages, son d'ambiance, etc.

> les trucages / les effets spéciaux

> la mise en scène (plus rarement analysée, mais un découpage technique relève déjà d'un travail de mise en scène)

> Analyse sur une séance de fiction ou de reportage de 3 mn maximum
méthode :

  • premier visionnage sans consigne
  • bien faire saisir la notion de plan, les compter ensemble en regardant la séquence
  • tenter de donner ensemble une définition à la notion de plan
  • visionnage, pause sur les premiers plans de la séquence, analyse des plans
  • pour l'analyse, montrer d'abord tous les aspects techniques pouvant être observés
  • ensuite, pour chaque plan, il est habituellement demandé à un(e) participant-e de nommer les cadrages, angles de prise de vues et mouvements de caméra, plus rarement les points de vues (subjectifs, artificiels). Changement de participant-e, bien entendu, pour chacun des plans visionnés.
  • éventuel nouveau visionnage, sans le son, pour prendre conscience à quel point il est généralement très important (hormis les films muets)
  • éventuelle écoute et description de la bande audio, sans l'image

> Analyse sur les vidéos réalisées en atelier par les enfants et les jeunes (fictions, reportages, clips...)
méthode :

  • après le visionnage de la réalisation vidéo d'une équipe
  • la parole est d'abord donnée aux membres de l'équipe réalisatrice
  • analyse plan par plan (cadrages, angles de prise de vues et mouvements de caméra...)
  • justifier leurs choix créatifs
  • présenter les éventuels problèmes rencontrés
  • expliquer comment la réalisation s'est organisée, comment les tâches ont été réparties, etc.

 

Des outils pédagogiques pour faciliter les activités d'analyse et autres apprentissages

Nous réalisons également beaucoup d'analyses ludiques au moyen de plusieurs jeux éducatifs et autres outils pédagogiques de notre conception : les Puzzleramas, le Musicorama, l'Intruscope, les Salades d'Images, le Quantiscope, la Pêche à l'Intox, etc.

exemples de jeux sur PC et Mac : https://www.adeifvideo.fr/drupal-8/node/218

Ces jeux éducatifs, a priori rares dans les pratiques d'EMA, représentent la spécificité de notre association. Nous les utilisons très régulièrement en ateliers éducatifs, en particulier les Puzzleramas et le Musicorama. Les valeurs éducatives et la pédagogie de ces jeux sont particulièrement satisfaisantes. Ils rendent plus concrètes et plus motivantes les analyses et facilitent différentes initiations dont principalement :

  • la composition de l'image, les différents éléments signifiants, la mise en scène, les aspects esthétiques ;
  • la notion de cadrage (orientation du regard, ce qui est volontairement montré, ce qui n'est pas montré, ce qui est suggéré) ;
  • les techniques audiovisuelles créatives (échelle de cadrage, angles, mouvement, point de vue, l'éclairage, l'association d'images filmées et de musiques) ;
  • le montage (principes théoriques et aspects techniques, les effets de rythmes générés par la durée des plans, les raccords, le montage de deux actions en parallèle, etc.) ;
  • l'identification des différents genres de réalisation audiovisuelle ;
  • les possibilités techniques de modifications d'images et de sons, de manipulations et de trucages.  

 

 

Autres activités éducatives suggérées

 

Echanges sur les médias / réflexions collectives

Sur leurs usages et préférences, sur d'éventuels problèmes rencontrés, sur les aspects techniques, économiques, culturels, sur les pratiques des jeunes publics, sur les enjeux éducatifs, sur les pédagogies, etc.  

exemple de questionnements sur les médias : https://www.adeifvideo.fr/drupal-8/node/254

Découvertes de réalisations professionnelles ou amateurs (des extraits ou entièrement)

Des réalisations de qualité, intéressantes pour l'originalité de leur forme, de leur sujet et sensibilisant à des créations moins commerciales, moins diffusées.

Valorisation des apprentissages et des acquis

Par exemple par des making of, par des photos ensuite affichées, par des archivages de vidéos et photos accessibles depuis un PC pour des utilisations ultérieures (rétrospectives).

Formation au Média J' Space

Cette formation a été donnée systématiquement aux personnes référentes du dispositif. Elle a été le plus souvent individualisée, à l'exception de deux demi-journées de formation à Blois avec 7 participant-e-s dont 4 employés du service jeunesse de la ville et 3 conseillères du Bureau Information Jeunesse de Loir-et-Cher.

 

 

Autres aspects pédagogiques

 

> Pour les adultes encadrants, le piège habituel est d'entreprendre des activités d'EMA difficiles à animer et sans suffisamment déléguer de tâches et de responsabilités aux enfants ou aux jeunes. Il en résulte un vécu fatigant, stressant et démotivant. Animer ds activités d'EMA courantes ne doit pas, selon nous, être une performance pédagogique, ou alors exceptionnellement pour des projets spécifiques.

> Pendant l'activité, les encadrant-e-s doivent au contraire rendre le plus possible leur public autonome.  Ceci implique de ne pas être trop sollicité-e-s par les aspects techniques, ni par l'animation, mais de surtout se focaliser sur ce qui se vit, observer les apprentissages en cours, repérer les problèmes, répondre aux éventuelles questions et chercher à optimiser la valeur éducative de l'activité. Cela implique également de confier systématiquement du matériel au public, de leur faire confiance, en précisant tout de même les principales consignes pour sa préservation.

 

 

Conseils pédagogiques pour les principales activités suggérées

 

> Nous donnons systématiquement des conseils pour la réussite des activités suggérées : les tranches d'âges auxquelles elles sont les plus adaptées, les effectifs maximum, le degré d'intérêt habituellement donné à l'activité par les enfants et les jeunes et le degré de complexité de leur mise en œuvre par les encadrantes et encadrants. Il s'agit de données pouvant être très utiles. Elles se doivent être les plus objectives, les plus réalistes et régulièrement vérifiées dans nos propres pratiques.
> Nous sommes conscients et indiquons dans le tableau ci-dessous que la plupart des activités suggérées sont pour leur mise en œuvre moyennement complexes et difficiles. Elles sont à la portée de toutes personnes travaillant dans l'éducation, mais impliquent de la préparation, de l'organisation, de la méthode, donc nécessairement de la motivation et de préférence une bonne formation au préalable.

 

 

Niveau de complexité de mise en oeuvre des activités éducatives suggérées

 

 

 

Des contenus de formation à valeur préventive

Voir ici notre positionnement sur la nécessaire distinction entre éducation et prévention.

> Nous insistons surtout sur les pouvoirs créatifs, signifiants, persuasifs et possiblement manipulateurs des images animées et du montage, de par leurs capacités à construire artificiellement ce qui pourrait être considéré comme réel et naturel, en précisant tous les éléments concourant à ces pouvoirs : commentaires, musiques, bruitages, textes, effets, etc.

L'objectif est notamment de prendre conscience des puissants pouvoirs des contenus médiatiques auxquels la grande majorité de la population est très fortement exposée. Ce sont, entre autres, leurs pouvoirs de séduction et de captation de l'attention, mais aussi leurs pouvoirs d'influence et potentiellement de manipulations. C'est l'aspect préventif que nous avons le plus travaillé dans nos formations, mais dans son volet surtout technique (initiation au montage, analyse filmique, jeux éducatifs de montage : Puzzlerama, Musicorama, Quantiscope, etc.).

> Pour donner à réfléchir, le Musicorama, par exemple, permet d'économiser d'un long discours sur l'utilisation de musiques pour influencer nos émotions et la réception des messages, que ce soit dans la pub, dans des reportages d'infos ou tout autre genre. Il faut faire confiance à l'intelligence des enfants et des jeunes et à leurs capacités de déduction. Les meilleurs exemples d'association images filmées/musiques devront naturellement tenter d'interroger la question de l'éthique et des risques de manipulation, lorsque notamment ce procédé créatif est utilisé dans un reportage de JT ou destiné aux réseaux sociaux (par exemple certains reportages de Brut), ou dans des reportages plus longs, comme par exemple ceux des émissions Sept à Huit, 13h15 ou Envoyé spécial.

> Ci-dessous les aspects préventifs un peu moins travaillés en formation. Ces aspects ont reposé essentiellement sur des échanges et n'ont pas fait pas l'objet d'activités techniques et créatives :

  • s'interroger sur notre rapport aux médias, en identifiant bien les différents types de médias consommés ou utilisés et prendre conscience de leur place généralement grandissante dans le quotidien de la majorité de la population.
  • réfléchir à ce que nous attendons de l'information et ses limites de plus en plus floues avec le divertissement, notamment dans ce qu'on attend objectivement d'un JT quotidien, confortablement assis dans son canapé, en quête de repos, d'apaisement.
  • comprendre l'économie des médias, le rôle de l'audience, de la publicité et des enjeux commerciaux.
  • comprendre les enjeux du journalisme et de la liberté d'expression, les risques que représentent la concentration des médias, leurs liens avec les pouvoirs financiers, le manque de pluralisme, etc.

 

 

Au sujet des possibilités d'activités éducatives avec les réseaux sociaux

> Youtube, Instagram, Snapchat et TikTok, les quatre réseaux sociaux spécifiques à la création, diffusion et réception de toutes sortes d'images fixes et animées ont visé dès leur apparition un public jeune. Médias de communication, mais aussi de divertissement et d'information, ils ont largement participé aux transformations des pratiques médiatiques des ados. Une bonne connaissance de ces réseaux est souhaitable pour une formation à l'EMA actualisée : leurs fonctionnements, leurs usages (qu'ils soient banals, intelligents ou à risques...), leurs potentiels créatifs, la place donnée à la publicité et plus globalement le phénomène socioculturel qu'ils représentent, en particulier chez les jeunes.

> Paradoxalement, nous n'avons jamais été sollicité pour proposer des formations sur cette thématique.

> Par des échanges avec ses jeunes adhérents, mais aussi entre ses membres élus et diverses autres personnes (notamment à l'occasion de nos réflexions collectives), notre association a suivi l'émergence de ces réseaux sociaux et a acquis des connaissances et des compétences à leur sujet, mais restant à compléter. 

> Nous utilisons déjà Youtube depuis plusieurs années (diffusions, analyses, bibliothèque de musiques libres de droit), mais Instagram, Snapchat et TikTok peuvent-ils être objectivement des outils exploitables pour des activités éducatives ludiques et créatives ?

> Pour l'instant, nous réfléchissons à cette question et tentons de nous informer des plutôt rares pratiques éducatives existantes. Des expérimentations en ateliers sont envisagées, mais parmi beaucoup d'autres pistes de nouvelles activités éducatives souhaitables, notamment de montage.

> L'intérêt que nous voyons à expérimenter des activités à partir des outils vidéos des réseaux sociaux réside surtout dans leur caractère multimédia et leur accès à toutes sortes de ressources sur le web. Nous poursuivrons nos recherches pour savoir s'il existe des applications sous Androïd, en dehors des réseaux sociaux, permettant de réaliser en tourné-monté, c'est-à-dire disposant d'une fonction lecture permettant un enchaînement automatique des plans, sans utiliser une application de montage (a priori, seuls les iPhones le permettent pour l'instant, mais si vous avez une solution, nous sommes preneurs !).

> En revanche, le montage directement sur smartphone nous semble pour l'instant trop inconfortable. En plus de nombreux inconvénients des smartphones pour la réalisation vidéo (que le marketing ne dit pas, bien entendu), leurs écrans sont trop petits (attention aux yeux !) et il restreint à une utilisation individuelle. Il nécessite donc de se connecter à un écran plus grand et réduit alors les possibilités d'activités totalement nomades avec très peu de matériel (sans PC, ni écran périphérique).

> Des propositions d'activités avec les réseaux sociaux pourraient être accrocheuses, notamment auprès des personnes travaillant dans les accueils éducatif. Elles pourraient utiles au développement de nos formations, mais sous réserve qu'elles soient réellement adaptées à des activités éducatives enfance/jeunesse et gérables. Leur expérimentation préalable dans nos propres ateliers éducatifs serait indispensable. Jusqu'à maintenant, nous n'avions pas jugé prioritaire ce travail, mais il pourrait être prochainement entrepris.

> Selon nous, le fantasme de vouloir être capable de dispenser en formation de toutes les compétences nécessaire pour l'EMA se traduit par un dispersement improductif. Le développement de l'EMA se fera par une complémentarité des offres selon les compétences réelles et éprouvées des différents organismes de formation et les spécialisations de ces formatrices et formateurs. Sur la thématique des réseaux sociaux, nous comptons surtout sur les offres d'autres organismes davantage prédisposés et compétents, notamment sur la connaissance des usages par les enfants et les ados.

> Des activités avec les réseaux sociaux interrogent nécessairement l'usage de smartphones dans le cadre d'activités éducatives collectives. L'opportunité de cet usage est, selon nous, loin d'être une évidence (notre positionnement est développé dans le bilan 1999-2019 de nos activités éducatives). Dans tous les cas, ces activités ne peuvent être proposées à des enfants de moins de 13 ans.

 

Conseils pour des formations complémentaires

 

Pour des néophytes, nos formation sont souvent trop courtes et donc insuffisantes pour acquérir l'ensemble des compétences techniques et pédagogiques minimum permettant d'entreprendre et de réussir des activités d'EMA. Nous encourageons donc à entreprendre des apprentissages complémentaires.

Nous conseillons :

  • de participer à d'autres formations de notre association ;
  • de s'informer des possibilités de formations avec d'autres organismes, en particulier Ciclic et Canopé ;
  • des apprentissages autodidactes, avec l'aide de tutoriel et entre collègues, au sein des structures, notamment pour l'initiation au montage et pour s'entraîner à la réalisation en tourné-monté.